Villa Elfenau

Jusqu’au milieu du XIXᵉ siècle, Bienne demeure une petite ville. Mais l’essor de l’industrie horlogère déclenche un développement fulgurant: des milliers d’horlogers, venus principalement du Jura, s’y établissent pour y vivre et y travailler – d’où la forte présence de la langue française – et contribuent ainsi à la rapide expansion de la ville. En 1857, la Compagnie du Central-Suisse met en service sa ligne ferroviaire. Le territoire situé entre la gare actuelle et la vieille ville est ainsi rapidement urbanisé. Autour de la rue de la Gare, on peut encore admirer aujourd’hui de magnifiques édifices urbains datant de la seconde moitié du XIXᵉ siècle. C’est dans ce contexte qu’apparaît la Villa Elfenau sur le canal de la Suze, dans le quartier alors industriel du Pasquart.

Elle fut construite comme maison d’habitation et clinique privée en 1861/62 par le respecté médecin et chirurgien biennois Charles Neuhaus‐Verdan. L’architecte fut vraisemblablement le Neuchâtelois Hans Rycher, un proche de Neuhaus, auquel on doit plusieurs autres bâtiments emblématiques de la ville.

Charles Neuhaus‐Verdan vit dans la villa jusqu’à sa mort, en 1893. Au cours du XXᵉ siècle, la Villa Elfenau est habitée par différents descendants jusqu’à sa vente en 1994 au collectionneur d’art et entrepreneur biennois Francis Meyer.

Peintre en lettres de formation, Francis Meyer se fait rapidement un nom comme antiquaire et collectionneur. Humaniste et esthète, il s’engage sur le marché immobilier biennois en faveur de logements abordables, en particulier dans le bâti existant. Avec la même attention qu’il porte à l’acquisition et à la restauration douce de bâtiments anciens mis à disposition de la population à des loyers modérés, il redonne vie à la Villa Elfenau: les transformations réalisées à l’époque s’intègrent avec sensibilité à la structure d’origine, permettant à sa famille d’y habiter. Par la suite, sa collection d’art – peintures, sculptures, art verrier de style Art nouveau – trouve aussi sa place dans les murs de la villa.

À son décès en mai 2022, la villa revient à sa famille qui, soucieuse de rendre ce lieu imposant accessible au public, cherche une solution adaptée. Grâce à la collaboration avec la fondation Vacances au cœur du Patrimoine, la maison peut, depuis mai 2025, être conservée dans son état historique et découverte par les vacanciers.

La villa est entourée d’un parc au charme sauvage et romantique. Une partie de cet espace est aménagée en parc public depuis les années 1990. Un discret cours d’eau sépare cette zone ouverte du jardin privé de la villa.

La propriété est accessible par un pont qui enjambe le canal de la Suze. Au nord, une petite pisciculture occupe le terrain, avec plusieurs bassins et une fenêtre souterraine offrant un regard unique sur le grand étang. À l’est, un grand hêtre offre une ombre généreuse, avant que ne s’ouvrent les sentiers sinueux menant à travers le jardin qui entoure la villa. Le jardin recèle plusieurs espaces propices à la détente, nichés dans des pavillons, à l’ombre des arbres ou sous l’abri de la véranda.

La Villa Elfenau est une propriété privée louée par l’intermédiaire de la fondation Vacances au cœur du Patrimoine.

La villa se présente comme un édifice majestueux de style baroque français, avec un étage noble surélevé posé sur un haut soubassement et un vaste toit en bâtière. Les façades nord et sud, orientées vers le jardin, présentent un pignon à forme circulaire dans l’axe central. Deux escaliers extérieurs à double volée donnent accès aux entrées principales. L’inscription «ELFENAU» figure au-dessus de la porte d’entrée principale, tandis que les initiales du bâtisseur et l’année «N: MDCCCLXII. V: » ornent la porte côté jardin.

En 1870, la villa classique est agrandie par l’ajout d’une tour construite avec les pierres de l’ancienne Tour du Couvent, autrefois intégrée à l’enceinte sud de la ville. Un escalier y est donc intégré. Dans le même temps, la villa s’agrandit également sur son flanc est avec l’ajout de la cuisine, d’une véranda à l’étage d’habitation et d’une loggia en contrebas.

En 1994, la maison est modernisée avec l’ajout de nouvelles salles de bain et d’une cuisine. À part cela, la structure d’origine de la villa est restée intacte.

On accède à la villa par l’entrée principale, côté canal de la Suze. Le bel étage séduit toujours par son enfilade, qui relie les pièces côté jardin. Depuis l’actuelle salle à manger, on traverse un salon de lecture et une chambre à coucher avant d’arriver dans le vaste salon orné d’une fenêtre arquée orienté à l’ouest.

Un petit escalier en colimaçon spectaculaire intégré à la tour mène aux combles. On y découvre une grande chambre, une salle de bain majestueuse, ainsi qu’une chambre plus modeste avec deux lits simples et sa propre salle de bains.

À la base de l’escalier en colimaçon se trouve encore aujourd’hui un grand bassin, où l’on conservait autrefois les poissons de l’élevage avant de les consommer. Un accès direct mène vers la partie couverte de la vérenda. La chambre donnant sur le jardin, avec salle de bain privative et coin salon discret en pleine verdure, a été aménagée par Francis Meyer.

Une enfilade désigne une succession de portes parfaitement alignées, reliant plusieurs pièces en une suite. Le terme, tout comme «suite», vient des cours françaises, où il exprimait une idée de Folge suite au sens d’enchaînement ou de fil, à l’image de perles enfilées sur un collier. Cette organisation spatiale, développée à l’époque baroque, visait à matérialiser les hiérarchies sociales: plus un visiteur était autorisé à franchir de portes, c’est-à-dire à se rapprocher du souverain, plus son rang s’en trouvait symboliquement affirmé.

La Villa Elfenau s’élève sur trois niveaux. Au bel étage, qui constitue le niveau principal, se trouvent la cuisine, la salle à manger attenante et la véranda. À côté se trouvent également un petit salon de lecture, une chambre double et un vaste salon, pouvant accueillir différentes activités comme des cours de yoga ou autre.

À l’étage supérieur se trouvent une autre grande chambre double, une chambre plus petite avec deux lits simples et deux salles de bain.

La troisième grande chambre double se trouve au rez-de-chaussée. Elle dispose d’une salle de bain privative, d’un accès direct vers l’extérieur et d’un coin salon niché dans la verdure.

Le mobilier se compose de pièces uniques issues de la collection de Francis Meyer, déjà présentes dans la villa. Ces trouvailles sont complétées par un ameublement contemporain, avec une touche particulière apportée par les luminaires de la start-up biennoise Enga, qui conçoit des lampes filigranes à partir de matériaux recyclés.

La villa peut accueillir jusqu’à huit personnes tout au long de l’année. Le grand jardin qui entoure la maison permet de vivre pleinement le rythme des saisons tout en profitant de la situation centrale, au cœur de la ville de Bienne.

La Villa Elfenau est une maison historique, un bien inscrit au patrimoine. Les structures d’origine ayant été largement conservées, la maison n’est pas accessible aux personnes à mobilité réduite. Bien qu’elle soit équipée d’installations techniques modernes, nous signalons que l’escalier en colimaçon et le jardin peuvent présenter certains risques.

Personnes : 6-8 (et un enfant jusqu’à 2 ans)

Chambres à coucher : 3 chambres avec lit double (180×200), 1 chambre avec deux lits simples (90×200). Lit et chaise pour bébé disponibles sur demande.

Saison : toute l’année

Brefs séjours : Hors saison (min. 3 nuits)

Altitude : 437 mètres

Animaux : pas autorisés

Transports publics : 10 minutes à pied de la gare

Stationnement : parkings publics payants à proximité.

Espaces extérieurs : coin salon abrité sous la véranda. Autres espaces de repos répartis dans le jardin (couverts ou à l'air libre).

Wi-Fi : disponible

Chauffage : chauffage central au gaz. Deux cheminées sont également à disposition. Un soufflant est installé dans la grande salle de bain. En hiver, la température intérieure varie entre 18 et 20°C.

Poêle / cheminée: Deux cheminées dans le salon.

Cuisine : plaques vitrocéramiques, four, cafetière moka et machine Nespresso, lave-vaisselle.

Salle de bain : 3 ( Rez-de-chaussée: 1 salle de bain avec baignoire, lavabo et WC. Bel étage: 1 WC séparé. Étage supérieur: 1 salle de bain avec baignoire, double vasque, WC et bidet. 1 salle de bain avec douche, lavabo et WC.

Lave-linge et tumbler : disponible

Particularités : Veuillez noter que le bassin à poissons, l’étang, les fenêtres basses et l’escalier en colimaçon peuvent présenter des risques. La terrasse à l’étage supérieur n’est pas accessible. La véranda n’est pas chauffée en hiver. Nous vous remercions de prendre ces éléments en compte lors de votre séjour. La fondation et les propriétaires déclinent toute responsabilité en cas d’accident.

Situation géographique

La ville de Bienne se situe au pied sud du massif Jura, à l’extrémité nord du lac de Bienne, au cœur du Pays des Trois-Lacs. Elle offre une riche vie culturelle et un large éventail de paysages à découvrir dans les environs. Dans la vaste plaine du Plateau s’étendent les lacs de Neuchâtel, de Bienne et de Morat. Le paysage fertile est traversé par de nombreux cours d’eau anciens ou plus récents. Au nord, la chaîne du Jura s’élève jusqu’au Chasseral, qui culmine à 1600 mètres.

Histoire

La vieille ville de Bienne, joyau de la cité, remonte au Moyen Âge. Ses ruelles historiques invitent à des découvertes artistiques et gastronomiques. Jusqu’aux années 1850, Bienne était une petite ville, avant de connaître une expansion rapide grâce à l’essor de l’industrie horlogère. En 1857, la Compagnie du Central-Suisse démarre son activité, entraînant une urbanisation rapide de la zone située entre la gare actuelle et la vieille ville. On y trouve encore aujourd’hui de magnifiques immeubles urbains datant de la seconde moitié du XIXᵉ siècle.

À partir des années 1930, sous un gouvernement social-démocrate, la ville ouvrière voit surgir de nombreux bâtiments. C’est pourquoi Bienne est parfois qualifiée de capitale suisse du Bauhaus. Cette approche progressiste se reflète encore aujourd’hui. Un autre bâtiment emblématique du paysage biennois est le Palais des Congrès de Max Schlup, construit entre 1961 et 1966.

Loisirs

Autour du lac de Bienne, on découvre de véritables perles architecturales, tandis que le pied sud du massif Jura est marqué par des villages viticoles et des coteaux couverts de vignes. À l’extrémité sud du lac, Erlach séduit par son château historique. De là, on accède à l’Île Saint-Pierre, dont Jean-Jacques Rousseau lui-même louait la beauté.

Le Chasseral domine le paysage sur les hauteurs du lac de Bienne, offrant une vue panoramique sur le Jura et jusqu’aux Alpes. Celles et ceux qui préfèrent rester plus bas peuvent emprunter le funiculaire de Macolin pour admirer la vue sur Bienne et le Pays des Trois-Lacs.

Le logement de vacances Villa Elfenau se trouve dans le parc naturel du Chasseral.

Le Parc Chasseral se situe entre Neuchâtel, La Chaux-de-Fonds et Bienne et regroupe 23 communes autour du sommet du Chasseral. La région présente des reliefs très variés: montagnes jurassiennes, pâturages boisés, combes, vignobles, forêts et plaines agricoles se succèdent sur des distances très courtes. Ces différents paysages symbolisent la croisée des cultures montagnarde et lacustre et l’union entre la nature et les activités humaines, principalement agricoles et industrielles, qui marquent la région.
www.parcchasseral.ch